Marie-Hélène, très professionnelle et volontaire…

 

Propos recueillis par Brigitte HUET, coordinatrice UAW

Lors de la foire agricole de Libramont 2013, Marie-Hélène Daxhelet-Rabeux, membre de l’UAW de la province de Namur, a reçu le prix « Femmes Chefs d’Entreprises en Transfrontalier » en agriculture.

Après avoir félicité, Marie-Hélène, pour cette récompense bien méritée, nous avons visité sa ferme aux confins de la Molignée.  Quand on sait qu’en latin : Ermeton-Sur-Biert a son origine dans le mot latin « ARMENTUM » qui signifie « PRAIRIE POUR GROS BETAIL », on peut dire que Marie-Hélène a pris le nom de son village au mot, car à perte de vue, on découvre : des vaches « Blanc Bleu Belge » en prairie !

 

Vous êtes originaire du monde agricole, après vos « Humanités », vous entreprenez des études pour devenir « assistante en pharmacie », ensuite, vous travaillez dans une pharmacie à Dinant.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussée ensuite à reprendre la ferme ?

« Fille et petite-fille d’agriculteur près de Beauraing, comme ma soeur et mon frère, nous avons la passion du métier.  Comme on dit : je suis née dedans !

Dans les faits, depuis toute jeune, j’ai toujours apprécié travailler avec mes parents à la ferme, le contact avec la nature et ce milieu très sain m’ont encouragée : je n’ai jamais hésité à participer aux travaux de la ferme, conduire le tracteur pour charger les ballots, aider aux vêlages…

Après mes études scientifiques et mon travail d’assistante en pharmacie pendant 9 années, j’ai rejoints mon mari comme conjointe-aidante pour la reprise de l’exploitation agricole de ses parents, sise à Ermeton-Sur-Biert.  Choix qui m’a permis de dégager du temps pour ma famille mais qui bientôt deviendra une nécessité après le décès accidentel et prématuré de mon époux, Frédéric, il avait 42 ans…

L’avenir de mes trois enfants, Mathilde, Clément et Cyril, mon expérience au sein de l’exploitation parentale, m’ont donné les motivations nécessaires pour pérenniser et mettre en valeur l’excellent travail qu’avait accompli mon mari en matière d’élevage et de génétique.  Ce fut pour moi, avec l’avenir de mes enfants, comme un moteur. »

 

Marie-Hélène, comment décririez-vous votre exploitation ?

« Je continue le chemin pris par mon époux, il était fana d’élevage, de reproduction et de génétique et Cyril, le plus petit de nos fils est aussi mordu, il a cela dans la fibre, il connaît les bêtes !

J’ai un élevage d’environ 400 têtes de bétail : du « Blanc Bleue Belge » mais j’ai aussi quelques « Pie-Noire ».

J’ai un peu de cultures fourragères : maïs, épeautre.  Cultures par entreprise couplées aux initiatives familiales.  Mon beau-père, qui habite près d’ici, vient m’aider, parfois je fais appel au service de remplacement, et les enfants m’assistent pendant les vacances.  J’écoute les conseils des uns et des autres : ma famille, les ingénieurs agronomes, entrepreneurs, représentants.

J’ai 75 à 80 ha de prairies qui sont destinés au bétail parce que dans la région, la structure du sol constituée d’éléments rocheux se prête peu aux cultures.  Je m’occupe spécifiquement de l’élevage des veaux, de la reproduction et de la génétique, des accouchements, des vêlages avec son corollaire la surveillance, les césariennes, les soins médicaux, l’alimentation, etc… »

 

Quels sont pour vous, les avantages du métier d’agricultrice ?

« Les avantages du métier…

Être indépendante, on arrange sa journée comme on veut, malgré qu’on est tenu quand même…  Mais je suis plus disponible pour m’occuper des enfants à certaines périodes de l’année.

Je suis consciente de la qualité de ce que l’on produit, de la reproduction de l’élevage et quand on voit ça, on a une certaine satisfaction.

 

Y voyez-vous des éléments plus difficiles à gérer ?

« Certes, les difficultés existent : en hiver, comme ces deux derniers qui ont été si longs…  C’est lourd, ça joue sur le moral.  Le travail est terriblement physique, soigner les veaux, ça pompe énormément d’énergie, en hiver particulièrement.  De plus il y a l’isolement…il suffit de regarder autour de la ferme.  Parfois je me dis que je retournerais bien à la pharmacie.  Mais parfois seulement.

Les contacts sont différents à la pharmacie.  Ici les contacts sont masculins.

Des choses difficiles dont on ne se rend pas directement compte, ce sont les multiples dossiers administratifs, papiers, travaux de bureau qui s’ajoutent au quotidien, c’est une charge qui prend beaucoup de temps. »

 

Vous sentez-vous respectée en tant que Femme, Chef d’entreprise dans une exploitation agricole ?

« Oui, une femme qui a repris une ferme, ça surprend, ce n’est pas courant.

On me trouve courageuse d’avoir continué et surtout d’avoir réussi et que la ferme tourne bien ! »

 

Comment voyez-vous votre exploitation dans le futur ?

« Le futur de mon exploitation dépendra un peu de ce que mes enfants voudront faire.  Dans les trois, il y en aura bien un qui…  Mais je ne veux pas les pousser, je veux leur laisser le choix. »

 

Si vous deviez proposer une réflexion : quelle serait-elle ?

« Il faut rester les pieds sur terre et penser à l’avenir de ses enfants ».

 

Pourquoi avez-vous choisi de faire partie du syndicat ? FWA-UAW ?

Tout naturellement, comme ma famille et mes parents…  quand j’étais jeune j’allais à la JAP.  C’est aussi pour pouvoir trouver de l’aide s’il y a un problème juridique ou autre et pour être ensemble, on est déjà tout seul sur la ferme.

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