UAW : Comment es-tu rentrée dans la structure syndicale féminine AAF puis UAW.
Je suis originaire de Fourons St Pierre près d’Aubel et j’ai commencé les réunions avec ma maman dans la section AAF d’Aubel.
J’y suis allée quelques fois, mariée en 1976, partie vers Herve dans le village nommé José, j’ai continué à Aubel en faisant du covoiture avec Mariette Lennerts de Battice.
On allait surtout aux activités comme les soupers et les excursions et les réunions telles qu’homéopathie, les enfants et la tv,…
J’ai été moins présente dans les années 80 avec la naissance des enfants et le travail à la ferme.
UAW : Comment ton implication dans le mouvement a-t-elle évoluée ?
Très progressivement j’allais aux réunions au niveau local, même si j’étais moins présente à certaines périodes.
J’ai été nommée « responsables jeune agricultrices », j’essayais de recruter des jeunes agricultrices, ce n’était pas évident. Car le problème, ce n ‘était pas avoir un métier à l’ext mais la charge de travail à la ferme et savoir prendre du temps pour soi.
Une fois l’an, une journée de rencontres avec tous les autres comités de la province de liège se faisait à Banneux avec, quand j’ai commencé à m’investir, la présidente Mme Leboutte et comme permanente Anne Marie Thomas. Avant midi, nous avions une conférence et l’après-midi était consacrée à l’élaboration du calendrier des activités.
Bien avant la fusion des syndicats, dans ma section, de grandes dames m’ont laissé un souvenir impérissable : Mariette Hardy de Morsenet, fortement engagée dans le syndicat agricole et au niveau national également ainsi que son mari Remy ainsi que Marie Piron de Saint Jean Sart.
Avant les années 2000, mon mari était déjà fortement engagé dans le syndicat à l’Alliance Agricole Belge. Nos fils étaient à l’école d’agriculture en internat.
Depuis un de nos fils, Jean-Philippe travaille avec nous et mon mari Luc a continué ses engagements à la FWA.
Ma présence dans la ferme étant devenue indispensable, mais j’arrivais à m’arranger pour mes sorties syndicales entre autre la distribution de pommes à l’ancienne gare des Guillemins et plus tard sur la place près de la cathédrale.
A la fusion des deux syndicats, j’ai été coprésidente avec Jacqueline Diet.
Et en 2007, j’ai pris la relève de Marie Claire Somja comme secrétaire, les cours d’informatique organisés à l’UAW m’ont bien aidé pour ce poste.
Je participais également aux réunions provinciales, au comité directeur et au conseil général.
UAW : Qu’est-ce que le mouvement t’a apporté dans ta vie de femme et dans ta vie d’agricultrice ?
Depuis le début, le mouvement m’a apporté un épanouissement total.
J’ai aidé mes parents à la ferme, puis, heureuse de me marier avec un fermier eh oui ! (rires), j’étais épanouie dans mon métier d’agricultrice.
Mais je sentais que j’avais le besoin de rencontrer d’autres agricultrices, de partager et d’apprendre.
Mes premières formations sur l’estime de soi, le stress, s’exprimer en public avec Monique Fortamps, m’ont aidé dans mon épanouissement professionnel mais aussi et surtout dans ma vie personnelle et familiale au côté de mon cher Luc, avec nos 5 enfants dont des triplés.
En suivant les cours B en 1980, j’ai eu plus de facilités à faire la comptabilité avec Luc.
Merci d’avoir pu rencontrer toutes ces dames, à L’UAW, dans notre section, à la province, à Gembloux, passionnée dans leur métier, de partager les moments agréables ou les difficultés, les joyeux trajets en voiture bondée vers Gembloux pour les congrès.
Merci d’avoir pu, à travers nos excursions, découvrir d’autres régions et d’autres pays, RI2 en Alsace en 2001, les côtes d’Armor en 2007 chez Marie Hélène Briand et à Paris en 2008 par la chambre d’agriculture. Merci pour les journées ferme en ville à la rencontre des citoyens.
UAW : Quels sont les moments qui t’ont le plus marqué au cours de ta vie syndicale ? (les plus importants, les plus marquants ou les plus heureux pour toi personnellement, AAF et UAW)
Les moments marquants furent nombreux :
A travers les voyages à l’étranger, pouvoir discuter, partager ses difficultés avec des femmes qui, comme nous, défendent leur profession.
A travers le groupe soutien, l’UAW s’est investie dans l’accompagnement des agricultrices et agriculteurs en difficulté dans le but d’enrayer la précarité et le désarroi par des conseils donnés par des personnes de la profession et ce dans le respect de la confidentialité, et après une formation de base solide, les agricultrices bénévoles de l’UAW se rendent chez les agriculteurs qui en font la demande.
De l’écoute sans préjugés en passant par reprendre confiance et une aide au classement des documents, j’ai eu la chance de participer à cette formation tellement riche.
Avec entre autre Brigitte Huet, Jacqueline, Christine, Martine, Anne Marie Tasiaux, Arlette et Betty.
Un dernier mot ?
Dans ma section Aubel Dahlem Fexhe Fléron Herve Visé, ma plus grande satisfaction est que nous ayons pu passer le flambeau à un groupe de jeunes agricultrices motivées rayonnantes et dynamiques.
Tant qu’il y aura de la motivation, les jeunes femmes seront toujours présentes, elles se battront pour défendre l’agriculture !