Je m’appelle Catherine Faivre Pierret et je suis agricultrice dans le Doubs. Je suis en GAEC avec mon mari et nous produisons environ 320 000 litres de lait chaque année transformée ensuite en Comté AOP. Je suis également mère de deux enfants. J’ai d’abord obtenu un BPA tourisme en milieu rural puis bac professionnel commerce et services et commencé à travailler dans ce secteur. Ce n’est qu’en 2009 que j’ai rejoint l’exploitation que mon mari avait lui-même reprise en 1992. J’ai passé mon diplôme de technicien agricole et n’ai plus quitté le métier depuis !

 

  • Vous avez été élue Présidente de la Commission Nationales des Agricultrices (CNA) de la FNSEA en 2023 :

Que représente cet engagement pour vous ?

J’étais déjà engagée depuis plusieurs années au sein de la Commission aussi bien au national qu’au niveau de mon département. Je suis ravie qu’on m’ait fait confiance lors des dernières élections pour cette grande responsabilité qui marque pour moi un nouveau défi ! M’engager à la présidence de la CNA, c’était aussi transmettre à toutes les agricultrices un message de confiance, pour que chacune sache que peu importe la façon dont on s’engage et l’échelon, on est utiles et surtout plus fortes à plusieurs !

 

  • Quelles seront vos ambitions durant votre mandat ? Quels seront vos défis - objectifs ? Sur quelles thématiques travaillez-vous ?

Le travail ne manque pas pour la Commission ! Nous avons défini plusieurs objectifs, dont celui d’accompagner les agricultrices dans leur parcours de formation et vers la prise de responsabilités grâce à plusieurs outils qui permettront notamment de leur donner ou de leur redonner confiance. Nous avons par exemple fait appel à une coach, qui intervient aussi bien auprès des agriculteurs que dans le monde de l’entreprise, pour donner aux agricultrices des clés d’organisation et de gestion des relations humaines. Durant ce nouveau mandat, la CNA souhaite surtout recréer du lien. Sur le territoire, mais aussi au-delà, pour comprendre ce qui se passe ailleurs et travailler de manière complémentaire avec toutes celles et tous ceux qui peuvent nous apporter de bonnes idées ! C’est pour cette raison que je suis ravie de pouvoir échanger avec mes homologues en Belgique !

 

  • Comment allez-vous porter la voix des agricultrices françaises ?

D’abord, je suis présidente de la Commission Nationale des Agricultrices mais nous sommes 20 membres au national, et des centaines sur tout le territoire qui portons quotidiennement la voix des agricultrices françaises ! A mon niveau, je continuerai de le faire comme je l’ai toujours fait, avec un titre en plus. L’important est d’échanger très régulièrement avec le terrain, d’aller à la rencontre des agriculteurs et des agricultrices et de ne jamais perdre de vue leurs besoins. Ensuite, je peux porter les messages de beaucoup de façons, par voie de presse comme je le fais ici, lors de rendez-vous plus officiels mais aussi durant tous les temps forts et événements qui sont les notre tout au long de l’année, à l’image du Salon International de l’Agriculture qui va s’ouvrir bientôt !

 

  • L’actualité est marquée par des manifestations agricoles majeures en Europe : comment vos agricultrices se sont-elles mobilisées durant les dernières semaines ?

Effectivement, ces dernières semaines ont été marquées par une situation inédite pour l’agriculture en France comme en Europe. Au même titre que les agriculteurs, les agricultrices se sont mobilisées sur le terrain, sur les barrages routiers mais aussi dans les rendez-vous auprès des pouvoirs publics pour faire entendre nos revendications ! L’action n’est pas terminée pour autant. Il va être long et dure de changer profondément de logique face aux difficultés qui sont à l’origine de la crise et qui se sont installées dans le quotidien des agricultrices et des agriculteurs. Nous avons à présent le Salon de l’agriculture comme nouvelle échéance pour voir comment les choses évoluent !

 

  • L’« agriculture au féminin » ce serait quoi selon vous ?

En France, nous sommes à peu près un quart de femmes en agriculture. Pour moi l’« agriculture au féminin » est une agriculture qui prend en compte cette réalité ! Nous, hommes et femmes, travaillons en complémentarité pour un métier qui nous ressemble et dont nous sommes fiers ! L’agriculture peut s’écrire au féminin, mais elle doit surtout s’écrire pour demain. Le renouvellement des générations est une vraie problématique aujourd’hui dans le secteur agricole et il faut que les jeunes, garçons comme filles, sachent qu’un bel avenir peut les attendre dans les fermes !

 

  • Si vous étiez un personnage célèbre, vous seriez ?

Je ne pense pas vraiment à un personnage en particulier, je pense plutôt à celles et ceux qui, depuis mon arrivée dans le monde agricole, m’ont aidé, fait confiance et donc accompagné jusqu’ici. Un modèle ou un mentor n’a pas forcément besoin d’être célèbre, il suffit juste qu’on puisse s’y identifier !

 

  • Avez-vous un rêve ?

J’en ai même deux ! D’abord, je dirais que mon rêve serait qu’on puisse toutes et tous vivre dignement de nos métiers, quel que soit les productions et les filières. Ensuite, j’aimerais que les femmes puissent, sans freins, prendre des responsabilités à hauteur de leur représentativité en agriculture, sans que l’on ait à imposer de quotas ! Ce sont à la fois des rêves, et des combats que j’espère un jour voir devenir réalité !

 

  • Avez-vous une devise ?

S’il y a bien un mot que je répète et qui me correspond c’est « Osez ! ». Je pense que cette devise, simple, que je garde toujours dans un coin de ma tête m’a aidé à avancer et je la répète à tout le monde dès que j’en ai l’occasion !

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